En Suisse, la plupart des personnes décèdent sans avoir réglé leur succession, ce que confirme une enquête de l’association Swissfundraising sur l’année de dons 2020 : parmi les personnes interviewées, à peine 20 % indiquent avoir rédigé un testament ou conclu un pacte successoral. À titre comparatif, en Allemagne, 40 % ont rédigé un testament. Pourquoi une telle différence ? Les experts en voient la cause dans notre droit successoral qui protège les intérêts de la famille par le biais des réserves héréditaires. Nous sommes donc nombreux à penser que les dispositions légales suffisent.

Pourtant, il est généralement conseillé d’établir un testament car il y a une marge de manœuvre au-delà des réserves héréditaires, comme l’explique Evelyne Hug d’Alzheimer Suisse (cf. entretien). La décision de rédiger un testament ou non est également influencée par un facteur culturel important : la réticence à parler d’argent. À ce premier tabou s’ajoute celui de la mort, une échéance souvent refoulée.